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E.Saïdane: "le dinar continuera sa dépréciation par rapport à l’Euro"

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L’expert économique et financier, Ezzeddine Saïdane a déclaré lors de l’émission "Midi Show" de ce mercredi 8 juin 2016, la dépréciation du dinar tunisien par rapport au dollar et à l’Euro était prévisible et que cette dépréciation se poursuivra dans les prochaines mois. Il a ajouté que la valeur du dinar a connu une dépréciation de 55% par rapport au dollar depuis 2011 et 23% par rapport à l’Euro durant la même période.

Selon lui, la dépréciation reflète la situation économique du pays qui connait une crise plus grave que celle de 1986. "Avec un taux d’inflation de 6-7% et un taux de croissance qui dépasse à peine le 0%, le dinar ne peut retrouver ses couleurs par rapport à l’Euro et au dollar" a-t-il affirmé.
 
Ezzeddine Saïdane a souligné également que la Banque Centrale Tunisienne a pris une décision souveraine pour baisser la valeur du dinar de 10% pour tenter de sauver la donne.
 
Ezzeddine Saïdane a déclaré que la baisse des exportations et la hausse des importations engendre un déficit de la balance commerciale de plus d’un milliard de dinars par mois, soit 14 milliards de dinars par an (2015). Il a ajouté que ce déficit est dû essentiellement à la crise que connaissent des secteurs vitaux comme le phosphate, le tourisme etc.


8 milliards de dinars à payer en 2017


Sur un autre plan, Ezzeddine Saïdane a estimé que l’année 2017 sera très difficile et que la Tunisie ne serait plus en mesure de payer ses dettes si l’Etat ne prend pas des mesures urgentes pour sauver l’économie nationale.

Il a ajouté que la Tunisie doit payer 8 milliards de dinars et pourrait même demander un rééchelonnement des dettes ce qui risque de nuire à la réputation du pays auprès des institutions financières mondiales.


Un gouvernement d’union nationale, ferme et indépendant


Ezzeddine Saïdane a indiqué par ailleurs, qu’un plan de sortie de crise doit être appliqué par un gouvernement d’union nationale ferme et indépendant, qui a une marge de manœuvre pour agir efficacement.

Selon lui, la solution sera tunisienne et que le prochain gouvernement doit abandonner le "modèle de quotas de partisans" pour pouvoir maitriser la crise.